Moralisation de la vie politique ?

Approuvez-vous comme moi la « moralisation de la vie publique » proposée par Bayrou : nombre de députés abaissé de 577 à  400, cumul des mandats « interdit » pour les députés dès 2012 et « limité » pour les sénateurs, assemblée nationale élue aux trois quarts au scrutin majoritaire actuel et au dernier quart à la proportionnelle, reconnaissance du vote blanc, définition du conflit d’intérêt, interdiction du retour dans la vie publique des élus condamnés pour corruption,  gouvernement à moins de 20 ministres ?

C’est Aurélien Veron qui, sur son Facebook, résumait très bien les propositions de Bayrou en matière de vie publique et d’institutions. Petit commentaire rapide point par point.

Abaissement du nombre de députés : une évidence. Je serais même allé jusqu’à 300, mais disons que c’est une mesure qui va dans le bon sens (et Sarkozy propose aussi une réduction). En parlant des députés, j’aurais même divisé par 2 (ou un peu moins) les indemnités de tous les élus, comme le proposait Hashtable, et surtout, chose souvent oubliée, je me serais attaché à réduire tous les avantages accumulés par les élus pendant et après leurs mandats, et que des enquêtes régulières viennent souligner (restaurants aux tarifs avantageux, abonnements divers, moyens à dispositions, et surtout, retraites somptuaires, persistance d’avantages en nature…). Soyons objectifs, certains peuvent être utiles (par exemple pour faciliter les déplacements vers Paris etc), mais ils doivent être totalement reconsidérés et allégés, en particulier pour l’après-mandat.

Concernant la proportionnelle, j’y suis favorable, dans la mesure où cela permettrait de mieux représenter les différents courant politiques, dont les pauvres libéraux. Cela dit, j’y mets une condition : la préservation d’une majorité stable, afin de ne pas sacrifier ce qui fait l’une de nos forces actuellement, par rapport à d’autres gouvernements européens facilement paralysés. Pour ce faire, il faudrait réfléchir à la méthode : celle d’Hondt favorise malgré tout les listes ayant reçu le plus de suffrages.

Reconnaissance du vote blanc : très bonne idée. Là aussi, c’est une évidence. Pour la suite, chacun ne peut que convenir que ce sont de bonnes idées.

Quant au Gouvernement, 20 ministres, ça fait déjà beaucoup, et je crois que la règle serait à la fois rigide (à chaque Président de faire ce qu’il veut) et contre-productive (si ça amène à la nomination de pléthore de secrétaires d’État de substitution pour placer les amis).

Revenons enfin sur le cumul des mandats. J’ai, sur ce point, un avis très divergent de la plupart des Libéraux. J’estime que la liberté doit s’appliquer jusque là. Ce n’est pas au législateur de décider qui est apte d’accéder à telle ou telle fonction élective, mais … aux électeurs. Interdire le cumul à tous les niveaux, c’est s’exposer à devoir supporter éventuellement un mauvais élu faute de pouvoir désigner un bon élu, malgré son cumul. Un élu peut très bien assumer deux mandats avec qualité et attention. Tout dépend de sa compétence. Je préfère un bon cumulard à un mauvais non-cumulard. Si les électeurs estiment que le cumul des fonctions empêchera le candidat d’assurer pleinement ses fonctions, il leur suffit de le faire savoir par les urnes. Mais si ça ne les dérange pas, qu’ils soient libres d’en faire leur maire ou leur député. Ne les prenons pas pour plus bêtes qu’ils ne le sont…

Par contre, cette autorisation du cumul (sauf cas excessif pouvant présenter un inconvénient, évidemment), doit s’associer à une limitation totale du cumul des indemnités. L’élu cumulard devra se contenter d’une seule indemnité, la plus élevée, et renoncer totalement aux autres. Dans ce cas, le fait de cumuler ne sera pas motivé par la volonté de se remplir les poches (et permettra au contraire d’économiser de l’argent public)… Vous me direz qu’il y a d’autres mauvaises raisons de vouloir cumuler (influence…), mais le principal écueil serait évité, et il y a fort à parier que les politiques prendront en considération que ce n’est pas leur portefeuille qui y gagnera en poids.

Bref, pour en revenir au sujet de l’article, les mesures proposées par François Bayrou vont dans le bon sens … mais pourquoi en faire un référendum ? Demander aux gens s’ils sont favorables ou non à une MORALISATION, c’est comme leur demander s’ils sont pour ou contre la paix dans le monde, le plein-emploi, le fait que les petits africains mangent à leur faim, et l’interdiction des chansons de Justin Bieber sur le territoire national… Du coup, cette idée donne l’impression, à tort ou à raison (qui y a pensé le premier ?) qu’il y a chez Bayrou la volonté de copier Sarkozy, en rattachant son wagon après coup.

Ce qui est, selon moi, une erreur, s’ajoute à d’autres erreurs, telles que le Ministère de l’égalité (WTF ?) et l’idée de saboter le statut d’auto-entrepreneur, qui est plutôt une réussite qui devrait être approfondie. Pas sûr que cela suffise à relancer la campagne du chef du MoDem…

[Malaberg] le travail, ça tue…

je crois que cette vidéo l’illustre plutôt pas mal. Une fois n’est pas coutume, merci libé.

Licenciements à Montataire

[Malaberg] 10 meilleures raisons de voter François Hollande

Yop, Alexandre m’invite dans son article à reprendre sa chaine.

Vu que je n’ai pas la moindre intention d’aller voter pour lui, puisque je suis de Gauche, c’est une bonne occasion de me faire pour une fois l’avocat du diable. Vous êtes prêts ? C’est parti. Attention, mes raisons à moi sont MEILLEURES que celles d’Alexandre. D’ailleurs, dans la logique de concurrence pure, parfaite, libre et non faussée qui régit notre relation, je suis plus compétitif que lui, comme je le démontre :

1) Parce que toutes les gens qui se trouvent trop gros auront enfin un exemple à suivre de régime qui marche ET qui vous fait réussir dans la vie.

2) Parce que si vous voulez voir les blogueurs de gauche qui l’ont soutenu être « superdécus » de sa politique.

3) Mieux encore : parce que vous voulez voir les blogueurs de gauche qui le soutiennent encore user d’une mauvaise foi scandaleuse en soutenant que sa politique est la meilleure possible, ce en quoi ils seront rejoints, avec quelques réserves, par les blogueurs de droite, ce qui permettra donc d’affirmer « gauche, droite, même combat »

4) Parce que vous avez intérêt à ce que rien ne change : répartition des richesses, tranches de la populations qui devront supporter la dette, etc.

4 bis) Parce que vous voulez ENFIN voir quelqu’un appliquer une VRAIE politique de RIGUEUR en France.

5) Parce que vous pensez qu’un congé paternité de cinq ans, ça n’a rien de scandaleux dans le cas du président actuel

6) Parce que vous avez acheté de la dette Française, donc que vous n’avez surtout pas intérêt à ce qu’elle soit ré-echelonée

7) Parce que vous aimez bien Chirac, au fond, pour son coté sympa et son absence totale de convictions politiques, et que vous aimeriez bien revoir à l’élysée quelqu’un du même acabit

8) Parce que vous soutenez Marine le Pen, et que vous êtes certains qu’elle remportera un succès fou auprès de l’electorat de droite déboussolé par la défaite ET par la politique « socialiste » qui a détérioré la situation du pays

9) Parce que vous voulez Copé comme président de la république en 2017

10) Parce que vous voulez plomber durablement la nébuleuse qu’on appelle « Gauche » en France, et que vous souhaitez que le PS en soit le seul représentant (qu’on nous débarasse vite vite d’EELV et du Front de Gauche, ouh!)

10 bis) Parce que vous souhaitez donner raison à Jean Luc Mélenchon qui affirme qu’Hollande fera comme Papandréou ou Zapatero.

10 ter) Parce que vous trouvez que les taux de participation aux elections sont encore trop hauts

Pour toutes ces raisons, je vous appelle solennellement à voter massivement pour François Hollande le 22 avril, et à lui offrir une victoire la plus large possible, dès le premier tour. Et puis sinon, dans le pire des cas, à faire la même chose le 6 mai.

Voilà, c’est bon, non ? Avec ça, toute la frange de la population allant de la gauche radicale en passant par l’introuvable « centre » et en continuant ainsi jusqu’à l’extrême droite, sans oublier les gens sans jugement politique et les allergiques à la graisse devrait trouver au moins une bonne raison de voter Hollande, non ? Du coup, ça va lui rapporter un sacré paquet de voix…

On dit merci qui ?

[Malaberg] A quand le bonheur libéral ?

Ce qu’il y a de marrant, avec le libéralisme, c’est que ça ressemble à ce que fut le traitement de l’ulcère de l’estomac. Je m’explique : Avant que l’on ne découvre qu’il suffisait d’un traitement somme toute assez efficace et léger, on le soignait avec du Bismuth. Le bismuth est un élément chimique à peine toxique qui combat un peu la bactérie qui provoque cet ulcère, mais qui en contrepartie, faisait tomber toutes les dents. L’efficacité de ce machin était de plus un peu discutable. Malbehreusement pour mon grand père, il a eu un ulcère assez jeune, et on lui a donc administré des doses conséquentes de Bismuth. Comme ça ne le soulageait pas, on lui a donné encore plus de bismuth, etc.

Au final, il a trouvé des os en mangeant une banane. C’était ses dents qui venaient de se désolidariser de sa machoire…

Le libéralisme, c’est un peu  pareil. C’est sensé apporter le bohneur, ça produit de plus en plus de malheureux et de laissés pour compte, mais ses partisans n’ont de cesse de dire que c’est parce qu’on n’en fait pas assez. (ça marche aussi avec les saignées en cas de cancer : on pratique une saignée, ça ne résout rien, alors on te fait saigner encore davantage, etc.)

J’ajoute donc mon nom à cette liste : Océane, Mipmip, Agnès, SeeMee, Seb Musset, CSP, Marco, Dadavidov, Vogelsong, Intox2007, Dedalus, Christian, Bah !? By CC , Gaël, Nicolas, Jojo, Alter Oueb, Altermonde sans frontières, galuel, drclehmann, cent papiers, dalipas, une Autre vie, dada vidov, 365 mots, crêpe Georgette, Christian Lehmann, Heaven can wait, mes coups de coeur, gnaffron, Gauche de Combat, et Malaberg pour vous faire partager ce point de vue.

Bref, lettre ouverte, donc.

A l’attention de: Jean-Michel Aphatie, Jacques Attali, Christophe Barbier, Eric Brunet, Yves Calvi, Monique Canto-Sperber, Jean-François Copé, Arnaud Dassier, Sophie De Menthon, Michel Godet, Eric Le Boucher, Alain Madelin, Alain Minc, Hervé Novelli, Catherine Ney, Laurence Parisot, Jean Quatremer, Pascal Salin, Hugues Serraf, Guy Sorman, Jean-Marc Sylvestre, Pierre-André Taguieff, Yves Thréard, Agnès Verdier-Molinié, Laurent Wauquiez. 
 
Madame, Monsieur,
 
 
Vous vous définissez vous-même comme étant de sensibilité « libérale » sur le plan économique et c’est bien évidemment votre droit le plus strict. Vous ne verrez donc pas d’inconvénients à être sollicité afin de répondre à une simple question.
 
 
Nous, blogueurs et citoyens de sensibilité de gauche, sommes depuis une trentaine d’années face à votre discours nous assurant que le libéralisme économique – ou néolibéralisme si vous préférez – ne sera qu’une promesse de bonheur et de liberté pour tout un chacun, humbles comme aisés, et qu’un passage, certes douloureux mais que vous nous assurez « nécessaire », par une période de temps plus ou moins difficile où serait mise en place une sévère mais juste « rigueur » économique, finira, à terme, par porter des fruits dont tout le monde sans exceptions profitera…
 
 
Disons le net : nous sommes sceptiques.
 
 
Non pas que nous mettions en doute votre bonne foi quant à ces affirmations : votre sur-présence médiatique depuis tant d’années nous a convaincu de votre sincérité. Mais tout de même, tout le monde finit par se demander, à force :
 
 
Ce fameux « bonheur néolibéral » qu’on nous promet depuis 30 ans, ça vient quand ?
 
 
Parce que dans un pays comprenant 8 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté et des salariés pressurés comme des citrons en permanence, et où malheureusement il semble bien qu’une fraction fort malhonnête de personnes trouvent à s’enrichir en se contentant de siéger dans des conseils d’administration, il est quelque peu délicat de percevoir les bienfaits de ces fameux « marchés » que vous défendez pourtant mordicus en dépit du bon sens.
 
 
Comme toujours, vous répondrez à cela qu’il faut « poursuivre les réformes » parce qu’on a « pas assez libéralisé » ; mais soyons sérieux : il vous faut clairement admettre que vous vous êtes plantés. Qu’en 30 ans vous n’avez pas été foutus de faire quelque chose de bien. Et que le néolibéralisme n’a conduit qu’une fraction infime de gens très riches à encore plus s’enrichir au détriment de tous les autres.
 
 
Notre question sera donc : pourquoi ne pas admettre que votre idéologie est nuisible pour la majorité, que vous vous êtes plantés, et que dans l’intérêt général vis-à-vis duquel vos idées sont objectivement nuisibles, il serait mieux que vous laissiez tomber et passiez à autre chose ?
 
 
Dans l’attente de votre réponse, veuillez Madame Monsieur agréer l’expression de nos salutations distinguées.

[Malaberg] Hollande 2012… Copé 2017 ?

Alors je vais essayer ici de me livrer à un petit exercice de prospective par écrit, avec un certain nombre d’hypothèses. Tout d’abord, en supposant que le PS et le système médiatique aient réussi à nous bâillonner, et que François Hollande ait réussi, comme le veulent certains qui ne sont pas capable de se projeter un brin au delà à se faire élire en 2012 et à sortir Sarkozy. Que se passera-t-il ensuite ?

Etant donné l’admiration de Hollande pour le capitulationniste Zapatero (homme que je fuirais comme la peste si j’avais un brin d’ambition de capter des voix de gauche), et celle d’Aubry pour le laquais Papandréou, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’ils ne s’attaquent pas frontalement aux banques et à la dictature des marchés financiers, donc qu’ils s’y soumettent. On aura donc droit à une politique d’austérité type celle menée actuellement par Zapatero en Espagne, qui aboutira à une dégradation du niveau de vie, etc. (je n’ai pas le moral à tout détailler, par contre on peut avoir une idée de la politique dépensière qu’il s’apprête à mener ici, alors qu’on est encore en campagne électorale…), et on pourra donc s’attendre logiquement à ce que le PS perde toutes les elections intermédiaires d’ici 2017 (et le sénat, lol), et à ce qu’ils se ramassent en 2017. Qui prendrait alors la succession ? Il y en a un que j’ai repéré en 2005 ou 2006, je ne sais plus, je regardais une pseudo émission politique à la con où était invité le ministre du budget de l’époque (époque où à droite on n’avait d’yeux que pour Sarko et Villepin), et je me suis dit « ouhla, ce gars est vraiment dangereux, et avec son ton doucereux, mielleux et hypocrite, j’ai déjà envie de lui mettre des baffes, il ira loin j’en ai peur, il est potentiellement pire que Sarko ». Il s’agit de J-F Copé. Bon, la suite des évènements ne m’a pas donné tort (comme d’hab sur ce genre de thème, haha), il a grimpé, (présidence groupe assemblée, chef de l’UMP…) en promouvant une politique réac au possible (les allocations maladie qui n’étaient pas taxées le sont grâce à lui, etc.).

Bref, je n’ai aucun doute quant à sa capacité à éliminer ses rivaux en vue de 2017. (à moins qu’un petit scandale style Sofitel ne nous en débarrasse, d’ailleurs si on peut monter un coup tordu dans ce genre là, je suis volontaire !). Donc, il est fort à parier qu’on se coltinera M. Copé en 2017, qui fera une politique encore pire que celle de Sarko…

Bref, une raison de plus que je n’aille pas voter pour le porcinet anorexique en 2012.

Qu’en pensez vous ? (tous, hein, pas que ceux en liens, même si leur avis m’intéresse particulièrement)

Tenez, rien à voir, mais battre sa femme est légal aux Kansas, maintenant. God bless America !

Au fait, Alexandre, si tu me lis, je préfèrerais « Bandiera rossa » (c’est un peu vieux, mais c’est très beau, je trouve) ou « on lâche rien » (plus moderne, et très beau aussi, surtout dans une immense salle ou ça résonne avec le plafond) plutôt que « c’est la luuuutte finaaale » (ras la casquette) à coté de mon nom, à droite, si possible ;-)

Gueuheuuuuuuuuuu!

(Merci à Libé pour cette splendide image)

[Malaberg] Ok, je vote blanc…

Ils sont marrants, les PSocialistes. Je viens de faire, un peu par hasard, une revue des blogs PS. Il y en a un certain nombre qui s’acharnent à montrer que la candidate adverse n’est pas de gauche, ou que le favori ne l’est pas non plus (rassurez vous, j’en étais déjà convaincu pour celui là, et la présomption était très forte pour l’autre), voire qu’aucun des deux ne l’est, ce qui a le mérite de la franchise, qualité qui me tient à coeur.

Bon, et bien puisque tout le monde a à cœur de prouver, à moi et aux autres électeurs de gauche que le PS s’apprête à investir quoi qu’il arrive des candidats « pas de gauche », donc que le PS adhère tellement aux idées de gauche qu’il est de bon ton d’investir des candidats qui ne s’y retrouvent pas, je suppose que je suis moralement déchargé de tout devoir électoral un dimanche de second tour d’élection nationale, si par malheur ma tendance est éliminée, non ? (1)

Pour paraphraser ce gros susceptible de Jegoun, qui ne répondra pas mais qui j’en suis sûr me lira (ach, la kuriosité…)

« On a aussi un deuxième tour à passer, en mai 2012. On y arrivera pas en dénigrant les électeurs, en disant à 50% d’entre eux qu’ils n’aiment pas la démocratie. »

J’ajouterai un petit conseil, pour lui éviter, à lui et ses consorts sympathisants PS, de dégouter d’autres gens comme moi « ce n’est pas en disant aux électeurs de gauche qu’ils sont bien gentils mais que seuls ceux de droite et du « centre »(2) sont dignes d’attention de la part du candidat PS que vous allez « passer » quoi que ce soit… »

Donc, c’est clair, le 22 avril, je vote Front de Gauche, et, si nous ne passons pas le premier tour, le 6 mai… cf titre.

Qu’en penses tu, Alexandre ?

EDIT : Je viens de voir que les blogueurs « centristes »(2) apprécient aussi nos deux PSocialistes « pas de gauche ». Ouille. Ma décision est donc d’autant plus sage.

(1) en gros, si on ne retrouve ni Mélenchon, ni Joly, ni Poutou, ni Arthaud au second tour…

(2) je rappelle que, pour moi cette notion n’existe pas, d’où les guillemets.

[Malaberg] Irlande vs Hollande : DSK vainqueur

Allez, un petit billet pour la primaire du PS.

Je constate que DSK est le grand vainqueur de la primaire, quoi qu’on en dise. Si ce n’est lui, ses idées en tout cas. Puisque, chez les deux finalistes, O’bry l’irlandaise comme Hollande le hollandais, on retrouve les partisans de DSK, comme ses idées d’ailleurs. Le mollissime Moscovici en Hollande et l’abject Cambadégueu en Irlande. Et pas qu’eux, même s’ils sont les plus emblématiques. Donc, à l’issue de ce premier tour, DSK sera vainqueur. Chapeau Dominique ! Belle revanche !

A part cela, je note le bon score de Montebourg le Montebourguignon, ça me fait plaisir, même si je ne suis pas allé voter pour lui (en fait je ne suis pas allé voter du tout, je suis juste allé au bureau de vote voir si j’étais sur les listes, et je suis reparti en disant « merci ! ») Il était le seul candidat à avoir un discours un peu de gauche, même si je n’ai aucune illusion sur le bonhomme.

Royal se rétame, ça ne me fait pas exagérément plaisir (mis à part qu’une personne que je déteste la soutenait, la, ça fait plaisir).

Valls fait un score honnête pour un UMP perdu chez les socialistes, je dois le reconnaitre.

Mais il y a un truc quand même bien marrant. Si jamais, comme je le suppute, Montebourg appelle à voter O’bry, (non pas parce qu’elle est de gauche mais parce qu’il déteste Hollande, et aussi parce que l’electorat d’Aubry est de gauche, même si elle l’est beaucoup moins), On aura deux blocs à peu près équilibrés en face à face. (Montebourg  + O’bry ~47% et Valls+Baylet+Hollande ~46%)

Ce qui fait que, quoi qu’en dise le figaro, c’est bien Royal qui tient les clefs de la primaire. Avec 7%, elle fera pencher la balance d’un coté ou de l’autre. ou pas d’ailleurs, ce qui peut être probable : elle a une bonne raison de ne pas appeler à voter pour chacun des deux : O’bry à triché en 2008 et Lollande, elle lui en veut sans doute pas mal…

Bref, je ne me risquerai pas à un pronostic pour dimanche prochain, si ce n’est celui ci : ça va être bien serré !

Et si c’est le cas, ça va bien foutre le bordel. Imaginez, même en prenant une hypothèse de victoire relativement large : comment un candidat désigné par moins de 55% des voix pourra-t-il vraiment rassembler son camp, hein ?

Le plus drôle, ça serait un score à moins de 52%, voire 51%… Ca refoutrait une de ces merdes au PS…

Et après, nous on va passer derrière, avec la voiture balai. Hihi.

Quel bordel, hein ?

[Malaberg] C’est pas si simple…

Ca serait bien si le monde était simple, non ? D’un coté, il y a les gentils, et de l’autre il y a les méchants.

D’un coté il y a les gentils pays dirigés par des gentils ou les gens sont heureux et inventent des choses gentilles et de  l’autre des méchants pays dirigés par des méchants où les gens sont malheureux, meurent de faim, de maladie, etc.

Mais c’est pas si simple, en fait.

Par exemple, Cuba. C’est un des cas les plus complexes qu’on puisse voir.

En effet, pour quelqu’un de droite, c’est une dictature de méchants communistes qui démontrent que toute idée de gauche est vouée à finir en dictature, d’une manière où d’une autre, et que la seule solution c’est le libéralisme débridé, la dérégulation sans limite et plus simplement que tout ce qui est possible est souhaitable.

Pour quelqu’un de gauche, c’est un régime est bien loin de tout communisme, et bien loin de la démocratie. Mais en même temps un pays qui subit un embargo depuis maintenant plus d’un demi siècle, et donc que tous les problèmes qu’on peut y trouver ne sont pas dus qu’à ses dirigeants.

Bref, la situation est un brin plus complexe pour nous.

D’ailleurs, j’y pensais en lisant ça. Si tant est que cela est vrai, c’est formidable. Et c’est les méchants communissssssssss qui l’ont inventé, dis donc… Réduire le cancer du poumon à la gravité d’un simple diabète, quand même, c’est un bel exploit. Ca n’enlève rien au caractère fort peu démocratique du régime. Ni à l’embargo qu’il subit de la part de la première puissance mondiale depuis trop longtemps.

Mais c’est quand même une bonne nouvelle. Si c’était arrivé 14 ans plus tôt, j’aurais pu ne pas perdre un grand père… (qui votait à droite, voire FN, je le précise)

comme quoi… rien n’est tout blanc ou tout noir, non ?

[Malaberg] Elle est I-N-D-E-P-E-N-D-A-N-T-E

Qu’on se le dise. Non, mais.

Quoi encore ? de qui je parle, c’est ça ? Mais de la banque centrale européenne, enfin ! C’est écrit dans le traité de lisbonne (et celui de maastricht aussi je crois) la banque centrale européenne est INDEPENDANTE. Qu’est ce que ça veut dire ?

Bonne question. Je pense que ça doit vouloir dire qu’elle est indépendante de toute pression politique. Bigre alors. Un organe politique et économique extrêmement puissant comme une banque centrale, mais indépendant ! Qu’est ce qu’il fait alors ? Bah, ce qu’il veut, je crois. Ou plutôt, ce que ceux qui dirigent la BCE veulent. (en l’occurrence ils sont tous de droite mais bon… Il parait qu’ils sont indépendants.)

L' »indépendance » de la BCE, ça veut dire renoncer à toute action sur le dieu nomme « lémarché » et qu’on lui laisse faire ce qu’il veut. Normal, c’est un dieu. D’ailleurs, « lémarché » est indépendant, aussi, c’est bien connu, Lémarché est infaillible, il corrige tout de lui même.

L’indépendance de la BCE, ça veut dire qu’elle n’est pas soumise au gouvernement, donc théoriquement au peuple, non. Ca veut dire que c’est le peuple qui est soumis aux banques, puisque ce sont les banques qui font la politique, dorénavant ! Mais ça, c’est pas nouveau n’est ce pas ?

Et la démocratie ? Elle est où, dans tout ça ?

[Alboss] L’Europe du désespoir

Ne voulant pas traiter des déboires de DSK, d’OBL assassiné par les ricains, de VGE nommé président de la commission sur l’avenir de l’Hôtel de la Marine (ben quoi ? c’est de loin l’info de l’année !) bref ne succombant pas à la facilité d’un billet sur les hommes à trois lettres, eh bien je vais encore une fois vous parle d’un autre échec de l’UE relatif au dossier Kosovar. Soyons fous, un peu d’exotisme ! Après avoir évoqué la zizanie que sème un député du Conseil Européen dans la sphère politique kosovare, je vais évoquer l’isolement que fait subir l’UE au Kosovo.

En déclarant son indépendance vis-à-vis de la Serbie il y a de cela trois années, le Kosovo devenait le plus jeune des pays au monde. Mais, malgré cet acte fondateur et libérateur, il demeure l’un des pays les plus isolés au monde. Concrètement, si vous êtes Kosovar, muni d’un passeport de la République du Kosovo, et qu’une envie folle d’escapade vous saisit, vous aurez le choix entre cinq destinations : Albanie, Monténgro, Macédoine, Turquie et Haïti. Un choix restreint de pays où pour s’y rendre un kosovar n’a pas besoin de visa. Même sous le communisme de Tito il était plus facile de fuir le pays. Mais que vient faire l’Europe là dedans, me diriez-vous ? Eh bien, le 8 novembre 2010 (oui, j’aime avoir du retard dans les sujets que je traite) l’UE levait l’ultime impedimenta de l’obligation des visas pour l’espace Schengen pour l’Albanie et la Bosnie… Le minuscule Kosovo, et ses deux millions d’habitants, devient le dernier pays de la région à ne pas pouvoir jouir de la libre circulation européenne. Pis encore, à ce jour aucune feuille de route n’a été délivrée aux autorités kosovares pour l’accès à l’espace Schengen.

C’est, stricto sensu, un cas d’ostracisme flagrant et, à plus d’un titre, grotesque. On laisse sur le carreau deux millions de personnes. Cela représente 0,5% de la population de l’UE (je n’inclus ici que l’UE, même pas les autres pays bénéficiant des joies du Schengen). Alors, évidemment, ça peut aussi vous paraître ridicule tout cela. Mais, il faut un seul instant, et je puis vous assurer qu’en y mettant la meilleure volonté au monde vous n’y parviendrez pas, vous imaginer dans la situation des kosovars. Une libéralisation des visas autorise un séjour maximal de trois mois sur le sol de l’UE, mais ne permet d’établissement définitif ou l’exercice d’une activité rémunérée dans le pays visité. C’est pourtant à la fois dérisoire et grandiose.
Sous le communisme de Tito, tel qu’il a été appliqué au Kosovo, on peut voyager. La Yougoslavie était le seul pays au monde dont les habitants n’avaient pas besoin de visas, pas même aux Etats-Unis ! Le fameux passeport rouge suffisait à ouvrir toutes les portes. Vingt ans plus tard, on voyage en images… Par sa politique envers les Balkans, c’est un toit de verre au vitrage doublé que l’UE oppose à ceux qui la désirent tant.
J’exagère peut-être, mais c’est l’impression que donnent les démarches pour l’obtention d’un visa. Elles figurent parmi les plus rigoureuses, les plus coûteuses et les plus longues au monde. Il faut ainsi se déplacer à l’ambassade, lorsqu’il y en a une dans la capitale, Pristina, sinon faire un crochet par celles des pays limitrophes (Skopje, Tirana ou Belgrade) compter un temps d’attente record et des frais qui s’élèvent à plus de 120€ en moyenne, ce qui est exorbitant lorsqu’on sait que le salaire moyen fluctue entre 170 et 250€. Il faut donc carburer à la volonté, au courage et à la patience pour au final se heurter, deux fois sur trois, à un refus non motivé.

L’une des principales aberrations autour de cette libéralisation reste le cas des bosniaques. Je vous l’ai dit la Bosnie s’est vue accorder la libéralisation des visas. Seulement, il y au Kosovo une minorité officielle bosniaque (autrement dit qui figure dans la Constitution et qui est une composante à part entière du peuple kosovar). Et c’est là où la situation devient grotesque. Les bosniaques du Kosovo, qui ont pourtant des liens très privilégiés, jusqu’à la double nationalité, avec leur mère patrie, la Bosnie, ne peuvent donc pas circuler librement en Europe. Ne pouvant pas même aller en Bosnie en parfois ! Ils sont pris au piège de la liberté de circulation ! Un comble.
La libéralisation devait aussi exclure les serbes qui vivent au Kosovo et qui ont le même statut que les bosniaques. Sur le papier, c’est le principe. Dans les faits, ceux-ci bénéficient de facilités auprès de Belgrade pour l’obtention de passeports biométriques serbes, condition sine qua non de la libéralisation (la Serbie souhaite délivrer autant de passeports serbes que cela est possible aux citoyens du Kosovo pour faire gonfler les maigres statistiques ethniques de la présence de la minorité serbe dans le pays). En conséquence, ils parviennent dans la majorité des cas à rejoindre l’eldorado européen. Deux poids, deux mesures.

Alors, quelles sont les raisons de ce refus ? L’UE avance des excuses techniques en invoquant deux entraves majeures : le manque de sécurité aux frontières et les problèmes rencontrés dans la distribution des passeports biométriques. Or, si le second domaine est dernièrement passé sous compétence des institutions kosovares et que les premiers passeports ont déjà été délivrés, les frontières sont elles toujours gardées par la police européenne (dans le cadre de la judicieuse mission européenne pour l’ordre, la loi et la justice « EULEX », sur laquelle d’ailleurs je ne manquerai pas de revenir prochainement). En clair, l’Europe se reproche à elle-même son incapacité à sécuriser les frontières du pays.
Mais, ce n’est qu’un écran de fumée. En réalité, les raisons de cette mise au ban du Kosovo sont avant tout politiques. En effet, l’UE n’ayant, comme à l’accoutumée, pas réussi  à avoir une position commune sur un sujet, l’indépendance du Kosovo n’a été reconnue que par 22 des 27 Etats membres. Or, une libéralisation est totale, et concerne donc tous les pays européens, ou ne l’est pas. Certains pays pourraient reconnaitre le Kosovo (à l’instar de la Roumanie ou de la Grèce) mais ne le font pas par solidarité avec la Serbie…
Par ailleurs, la libéralisation des visas est une arme pour l’Union Européenne. Depuis quelques mois, c’est Bruxelles qui se pose en médiateur des négociations qui ont repris entre le Kosovo et la Serbie. Il s’agit donc d’un moyen de pression sur les acteurs de la politique kosovare. On leur assure qu’ils peuvent faire figurer la libéralisation sur la liste des promesses de campagnes électorales et en échange ceux-ci promettent de ne pas faire faux bond au processus de négociation. Corrompus jusqu’aux os, les politiques kosovars font ainsi d’excellents pantins de Bruxelles.
Enfin, autre entrave très politisée : l’immigration. Véritable cheval de bataille de bien des campagnes électorales européennes, à commencer par la France. Les kosovars squattent, depuis 1999  et la guerre, le hit parade des demandeurs d’asile. Ouvrir les frontières reviendrait donc à alimenter cette demande qui serait au moins triplée. La frilosité européenne est donc de mise, à tel point que la France et les Pays Bas ont arraché une clause permettant à tout moment une suspension automatique des accords de libéralisation en cas de flux migratoires importants concernant l’Albanie et la Bosnie-Herzégovine.

L’Union Européenne tend donc d’un côté la carotte de la liberté de circulation et, de l’autre côté, suspend au dessus des gouvernements et des citoyens indociles l’épée de Damoclès de la suspension de cette même liberté. Le vœu de Victor Hugo, défenseur de la liberté sous toutes ses formes, de l’Europe des Nations Unies sous l’étendard de valeurs et principes communs semble bien pieux. Au contraire, L’UE se sert de la liberté comme un facteur de division et la marchande selon des critères flous et variables qui ne desservent que ses plus vils intérêts.

Le grand penseur arabe du XIVe siècle Ibn Khaldoun a dit que les civilisations en déclin survivent en imitant leurs vainqueurs. Le Kosovo, et la civilisation albanaise dans son ensemble, n’a de cesse d’imiter l’Europe, de se plier à la moindre de ses exigences, de se rêver en citoyens européens parmi les européens. En est-elle pour autant récompensée ? Non, elle n’éprouve aujourd’hui que l’humiliation d’être le dernier pays à ne pas avoir accès à l’espace Schengen. Seulement, sonnera l’heure à laquelle l’admiration et le rêve européen cesseront pour laisser place à un désenchantement irrémédiable et profond. Regarder vers l’Europe ne sera plus un impératif historique ou une technique d’adaptation.
L’aiguille folle du temps poursuit sa course, et l’Europe de poursuivre la sienne, à contretemps de l’espoir qu’elle suscite.

[Malaberg] ‘tite compilation

Si jamais vous vous emmerdez un peu, au boulot, chez vous, un soir, j’ai parcouru un peu le web et j’ai collecté quelques vidéos et articles qui vous aideront peut être à trouver le temps moins long.

Tout d’abord, Dominique Voynet qui a horreur du populisme (sait-elle de quoi elle parle ?) et de ceux qui ne méprisent pas l’affreux peuple. On peut se demander parfois ce qui lui passe par la tête. Mais bon, d’elle, je n’attends plus rien. Les gens petits restent petits, et on n’y peut rien. (pour une fois, « petit » ne fait aucunement référence à notre nicolas national.)

Un petit appel pour une union de la gauche, mais pas n’importe laquelle. C’est pas mal. (Je souscris, bien entendu)

Un article d’un bon copain et camarade, à propos de la presse de caniveau.

Un zapping sur le partage des richesses, si jamais vous voulez un peu savoir de quoi il est question quand on en parle.

http://dai.ly/kCO4on

et puis sinon, une vieille vidéo de zapping aussi sur les retraites.

http://dai.ly/aUCooX

[Alboss] Ah, oui… la Libye !

On en reparle ! Il était temps. Le dossier s’était perdu entre un séisme, un tsunami et une probable catastrophe nucléaire. V’là que l’océan de l’actualité ramène à nouveau sur nos rivages médiatiques et polémiques la question Libyenne. Loin de moi l’idée de vouloir dénigrer l’ampleur des terribles évènements qui, sans mauvais jeu de mot, secouent le Japon, mais me concernant une vie nippone ne vaut pas plus qu’une vie libyenne. D’autant plus que j’estime qu’il faut aussi savoir s’incliner devant les forces de la nature et ne pas se lamenter. Et, au contraire, savoir se soulever durablement face au délire d’un seul homme dont sont victimes des centaines de milliers de personnes. Mais, force est de reconnaître que ce ne sont pas tant les dégâts causés ni le malheur imperceptible d’un des peuples les plus dignes au monde qui intéressent les infâmes affamés de sensations fortes, mais bien le risque d’une explosion nucléaire à grande échelle. Oui, il faut être bien sûr d’avoir assez de munitions en pastilles d’iode au cas où un hypothétique nuage radioactif tchernobylien aurait la bonne idée de parcourir plus de 90 000km pour venir nous faire chier en France quoi ! Namého !

En parlant de munitions, les valeureux Libyens en manquent depuis bien longtemps. Ils en avaient suffisamment pour attirer l’attention de la Communauté Internationale sur leur cause. Aujourd’hui, ils en ont suffisamment pour ne pas offrir l’ultime privilège aux mercenaires de Kadhafi de les liquider.  Lire la suite

Socialistes : le degré zéro de la politique

Quelle ne fut pas ma stupeur quand je découvris hier soir un mail de Jean-François Copé dans ma boîte mail, pour nous avertir de sa réaction à la dernière trouvaille tordue des Jeunes Socialistes ! Mais ce n’est rien comparé à ma stupeur au moment de découvrir la nature de ces affiches.

Je ne ferai pas durer le suspense plus longtemps :

https://i0.wp.com/www.picdo.net/fichiers/2011/2/24/cd268904-78fd-4955-aa8e-eb7237bfd037_Affiche-MJS.jpg

(cliquez pour agrandir et admirer la chose dans le détail)

« Une nouvelle étape dans la bassesse a été franchie avec l’affiche du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) qui détourne honteusement une photo dans l’unique but d’assimiler Nicolas Sarkozy à Adolf Hitler, et ceux qui soutiennent le président de la République aux nazis!« , a dénoncé le Président de l’UMP.

Je suis au regret de vous annoncer que le Parti Socialiste a officiellement touché le fond. Admirateurs de son exploration des fonds marins de la politique, rassurez-vous ! Il a toujours su démontrer qu’à chaque fois qu’il touche le fond, il creuse encore !

Cette affiche est minable, ignoble, désastreuse. Alors que j’en entendais certains critiquer les affiches de l’UMP sans la moindre raison valable, j’espère que celui qui se permettait d’évoquer « les scandaleuses affiches de l’UMP » sera aussi prompt à réagir cette fois ci.

Voilà le PS à nouveau réduit par son inconséquence politique à se réfugier derrière les confortables remparts du point Godwin : il est tellement simple d’assimiler son adversaire à Hitler, quand les idées viennent à manquer. C’est même une théorie éprouvée.

http://godwinner.files.wordpress.com/2009/10/godwin_point_by_seboun.png

Alors que certains surfent sur la mode de l’indignation, voici un parfait sujet d’indignation. Il faut croire que le niveau du débat politique a réellement atteint des niveaux de nullité assez rares. C’est comme ça que les Socialistes espèrent trouver une certaine légitimité ? En réalité, ils continuent à passer sereinement pour des idiots.

Et la bêtisé est d’autant plus significative alors même que des peuples entiers se battent, et crèvent sous les balles insensibles de soldats dociles dans la plupart des pays du Maghreb, avec l’espoir de conquérir ne serait-ce qu’un quart de la liberté et de la démocratie dont nous jouissons de ce côté-ci de la Méditerranée. Il est facile, pour un jeune socialiste français pourri gâté de démocratie, de confort et de liberté, de revêtir, le temps d’une affiche, le costume de résistant et de défenseur révolté de la démocratie. Il est facile de maquiller notre démocratie en dictature pour les besoins d’une minable propagande. Il est facile de s’indigner, ou de faire semblant de s’indigner contre les prétendus risques pour notre démocratie, comme le suggère cette affiche. Mais c’est une insulte pour tous les peuples qui se battent pour leur liberté. Beaucoup de jeunes n’ont visiblement pas conscience de ce que cela signifie, de la chance qu’ils ont, et du trésor de la démocratie qu’on leur confie en héritage. Mais peut-être ne savent-ils même pas que la plupart de ces dictateurs qu’il est de bon ton de conspuer se revendiquent socialistes, et ont même été membres de l’Internationale Socialiste, dont la vice-présidente est Ségolène Royal. Voilà qui remet les choses en perspective. Se tromperaient-ils de combat ? Les évènements de ces jours-ci rendent encore plus criant le décalage entre l’exagération d’une poignée de jeunes inconscients et la réalité du combat pour la démocratie. Pour changer du sempiternel « si t’es pas content, va voir en Corée du Nord » , j’ai envie de dire « si tu veux défendre la démocratie, va à Tripoli » .

Alors, on apprend ce matin que ces affiches ont été conçues localement, et n’engagent pas l’ensemble du Mouvement des Jeunes Socialistes. Il paraît même qu’elles vont être retirées. Seulement, notre chère blogosphère ne s’était-elle pas indignée lorsqu’un membre isolé, seul, individuel des Jeunes Populaires avait tenu des propos racistes sur Twitter, à propos des « noirs » de l’équipe de France de handball ? A l’époque, j’entendais que ces propos n’étaient pas un cas isolé (ah bon ?) et qu’ils permettaient, de fait, d’en faire porter la responsabilité à l’ensemble des Jeunes Pop’. Du coup, on n’entendait pas « un tel à tenu ces propos » mais « un Jeune Pop a tenu ces propos«  . Par conséquent, dans l’affaire qui nous préoccupe, j’estime que c’est à l’ensemble des Jeunes Socialistes d’être tenus pour responsables, surtout que pour concevoir des affiches, il a fallu l’assentiment d’une bonne série de responsables du mouvement. Contrairement aux propos tenus par un individu sur Twitter. Et oui.

Mais sans qu’il soit nécessaire d’employer un raisonnement aussi poussé, on peut légitiment penser que le lexique Nazifiant est devenu chose courante au sein du Parti Socialiste. C’est passé quasiment inaperçu, mais ce cher Moscovici n’a rien trouvé de mieux que de comparer les propos de Jacob sur DSK à ceux qu’aurait pu tenir le « maréchal Pétain«  . Je vous invite à prendre connaissance de la petit histoire. Ça commence quand même à faire beaucoup, non ? A quand Fillon comparé à Laval et André Santini à Mussolini ? Avec le PS, il faut décidément s’attendre à tout. Et toutes ces affaires sont fortement révélatrices du vide idéologique du PS, qui ne navigue que sur des mots creux, et la vanité de propos déplacés.

J’attends toujours que le PS ait la dignité de présenter des excuses au Président de la République et à ses électeurs, sachant que Nicolas Sarkozy a été élu démocratiquement, au suffrage universel, par 53% des Français. Et puisqu’elle voue un culte aux excuses, et recommande à tout un chacun de s’excuser pour tout et n’importe quoi, je suggère que Ségolène Royal s’en charge. Elle en a fait une spécialité.

Il y a des jours, j’aurais vraiment honte d’être socialiste.

Qu’attendent les Socialistes pour réagir ? « Jusqu’où les laisserez vous aller » dans la bêtise ?

S’il faut en rajouter une couche…

Par la présente, Malaberg constatera que ma réponse, bien que rapide à dessein, était loin d’être aussi mauvaise qui le pense. Je me ferai fort d’expliciter les points jugés trop obscurs. Lire la suite

L’Etat face aux influences

L’Hérétique s’inquiète du possible caractère interchangeable de Nicolas Sarkozy. Les réseaux d’intérêts, les lobbies, les think tanks, les sociétés secrètes tisseraient une toile si dense, que la marge de manœuvre d’un chef d’Etat s’en trouverait réduite, voire rendue illusoire. Je ne sais pas si je réussirai à rester parfaitement dans le sujet, mais je vais tenter une réponse. Lire la suite