Une réflexion sur le travail et les retraites

Je ne puis résister à l’envie de vous faire partager une réflexion intéressante de notre ami l’Hérétique, qui se penche sur les retraités actifs.

Il renvoie notamment à ce que nos Anciens disaient du vieil âge ; il associe particulièrement Cicéron et Saint-Augustin parce que leurs opinions sont diamétralement opposées. Saint-Augustin voit dans le dernier âge l’occasion de se consacrer aux choses essentielles, tandis que Cicéron estime que l’homme âgé doit demeurer le plus actif possible, au sens latin du mot.

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Toutefois, la vieillesse de Cicéron s’inscrit dans une éthique qui heurte frontalement les valeurs de notre société, toute entière tournée vers le confort, l’amusement, les loisirs et la satisfaction des passions. Il faut avoir pris l’habitude dès le jeune âge de tacher de les maîtriser pour pouvoir en faire son deuil, à l’orée des derniers âges.

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Le docteur Beaulieu, célèbre pour ses travaux sur la pilule abortive mais aussi la DHEA, la fameuse hormone de jeunesse, met en garde : dès 85 ans, la moitié du quatrième âge devient sénile, que cela soit en raison d’Alzheimer ou pour une autre cause. Or, le nombre de centenaires va exploser dans un futur proche. La prolongation indéfinie de l’existence biologique a-t-elle un sens sans vie de l’esprit ?

Le professeur Beaulieu recommande la poursuite d’une activité à la retraite, qui ne doit plus être un retrait du monde, comme elle avait conçue à l’origine. Sans plus de précautions oratoires, il suggère de supprimer purement et simplement toute référence à un âge légal de la retraite, mais, met le doigt sur ce qui est à mes yeux le problème essentiel : il faut que les gens puissent continuer à mener une activité, mais une activité qui leur plaise…

Je vous renvoie à la lecture de l’article entier, passionnant.

Et voici le commentaire qui m’est venu à l’esprit (cette fois, la version sans fautes d’orthographes).

Je suis confiant quant au fait que la santé mentale finira par suivre la santé physique, à un âge avancé. Quand l’espérance de vie physique était plus basse, l’espérance de vie mentale suivait le rythme.

Une vie active, oui. L’amour de son travail, c’est une évidence ! Mais on a tellement élevé le loisir et la fuite du travail, comme valeurs refuges, que nos mentalités ne sont plus tournées vers l’effort. On a fait la Retraite à 60 ans pour fuir le travail. On a fait les 35 heures pour fuir le travail. J’ai eu un espoir en 2007, puisque le « travailler plus pour gagner plus » allait parfaitement dans le bon sens, celui d’une réhabilitation de la valeur travail. Son succès me laissait rêver à un certain changement des mentalités, puisque les gens ont approuvé cette idée. La Crise a malheureusement été le fossoyeur de ce travail de fond sur la société française.

Bizarrement, plus il y a de chômage, plus certains rejettent l’idée de travail, au lieu de la chérir d’autant plus.

Alors j’aimerais aussi que l’on approfondisse les réflexions sur le moyen de changer ces mentalités. Mais la sphère publique peut-elle réellement réhabiliter le travail ? Quelle est sa marge de manœuvre ? Certaines initiatives du privé ont montré qu’il était possible de créer des conditions de travail plus favorables. Là où peut agir la sphère publique, c’est en favorisant l’orientation, voire la réorientation, les passerelles entre formations. Il faudrait se fixer comme objectif que 95% d’une classe d’âge finisse avec un diplôme porteur d’un débouché qui lui convient et correspond à ses attentes. Comme à chaque fois, on en revient à l’importance de l’éducation, ou plutôt, dirais-je, de l’instruction.

Quant aux Retraites, je persiste à penser que le système actuel, par répartition (œuvre de Pétain, si je ne m’abuse), est plutôt mauvais. D’un point de vue strictement logique, bien que simpliste, c’est une impasse par nature :
– si on a une faible natalité, on n’a plus assez d’actifs pour payer les retraités
– si à l’inverse on a une forte natalité, quand tous ces gens-là arrivent à l’âge de la retraite, il faut d’autant plus de nouveaux actifs pour les remplacer
Je vois ça comme une sorte de cercle vicieux.
Alors certes, le système par répartition est un symbole fort. Ça sonne comme solidarité et fraternité. Mais nous devrions réfléchir à la véritable viabilité de ce système. Après, je n’ai pas la compétence ou la prétention d’être sûr de moi dans ce domaine. ;-)

À propos Alexandre
Carabin passionné de politique, dextro-centriste et méchant libéral. Rule Britannia ! J'ai rarement tort mais ça m'arrive souvent.

One Response to Une réflexion sur le travail et les retraites

  1. « Des couilles en or pour les gens d’en haut
    Et des nouilles encore, pour les gens d’en bas »
    C’est le genre de slogan qu’on utilise quand on ne porte pas de gants
    La gauche pour l’envie et la droite pour le mépris
    Non, je ne vous la fais pas à l’ancienne
    Je fus, j’étais, je serais toujours lycéenne,
    Avec les vices et les vertus d’une bohémienne
    J’aime le temps, pas ce qu’on fait dedans
    J’aime Les gens, pas l’argent.
    Je ne pleure pas pour ceux d’en bas
    Je n’envie pas ceux d’en haut.
    Ce n’est qu’un leurre…
    Du beurre qui peut fondre au premier coup de chaleur…
    Il faut chercher ailleurs notre bonne heure.

    Pourquoi est-ce que je crie haut et fort ?
    Parce que je ne suis pas une andouille
    Je vois bien tous les sujets d’embrouille:
    Que la Réforme des retraites est passée comme une lettre à la poste sans postier.
    Qu’on va revoir la fiscalité de fond en comble et que la refonte sera bien pire que la fonte !
    Qu’on va rallonger la durée de travail hebdomadaire… de 35 on passera à 40… puis de 40 à 45…
    Que notre cœur est creux et plein d’ordure !
    Parce que nous ne sommes pas très différents de ceux que nous dénonçons.
    Tous pareils, tous logés à la même enseigne, à réclamer plus, toujours plus…
    Parce que nous ne sommes pas contents d’avoir une paire de couilles…
    Il nous les faut en or, par-dessus le marché !…
    Peut-être, pour exorciser notre peur de la mort !

    Si je manifeste à vos côtés,
    Ce n’est pas pour réclamer des couilles en or pour toute la cité,
    Mais pour qu’on ne touche pas, jamais… à mon plat de nouilles.
    C’est mon plat de nouilles qui est menacé.
    C’est mon plat de nouilles qui est en danger.
    Parce qu’il sera bientôt, je le sais, hors de portée.

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